Live report : THE PRIVATEER / LAPPALAINEN / HAEREDIUM / TOLK, 26 avril 2014, la Charrue, Marmoutier (Tourbière Fest II, Folk Metal Edition)
Nous voilà donc sur les routes avec notre ami Philippe, à la rencontre du folk (genre avec lequel nous ne sommes pas familiers), au fin fond du Bas-Rhin… Arrivée sur place et première découverte, celle du lieu : Nous avions entendu parler de « la Charrue » à Marmoutier, mais jamais pris le temps de nous y rendre… Le lieu du concert est en fait l’arrière salle d’un bar/restaurant, implanté au centre de la charmante petite ville historique de Marmoutier, encore un endroit dans lequel on ne s’attendrait pas à écouter du metal, comme quoi !… L’accueil du personnel est chaleureux, un écran diffuse une chaine metal, et cela engage plutôt bien pour cette soirée à laquelle nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre. Hormis la scène, la salle quoique de dimension correcte, n’est pas spécialement équipée pour accueillir des concerts, l’organisateur prévoyant doit donc se pourvoir en sono et autres équipements. Souvent, les groupes locaux doivent faire leurs armes dans des bars où l’accueil et les conditions de jeu sont parfois mitigés, pour ne pas dire carrément glauques, mais ici, on se sent à sa place ! Nous avons la surprise et le plaisir de retrouver Lucie et Stéphanie, membres du groupe PYRAH, venues filer un coup de main à leurs amis d’HAEREDIUM, organisateurs de la soirée.
Seconde édition pour ce « Tourbière Fest », dont le nom provient, (renseignements pris auprès d’Alexia !) « d’un fâcheux épisode qui leur était arrivé lors d’un voyage en chalet, qu’ils avaient alors surnommé « Tourbière Sinistre » ; quand ils cherchaient un nom pour le festival, ce mot leur est revenu, et ils ont trouvé sympa le mélange de Tourbière, « Tour » comme tournée en anglais, et Bière comme… la bière … » !
Le show démarre à 20h30 avec les strasbourgeois de TOLK. Le groupe évolue dans un monde d’elfes, nains, et autres trolls, … dont ils nous narrent tour à tour l’histoire, inscrite dans un grimoire, entre chaque morceau… Leur bassiste est absent, indisponible ce soir. Les morceaux s’enchainent, tantôt accompagné par le chant, tantôt instrumental. Malheureusement, le propos nous paraît manquer de cohérence. Le chant de la belle Anex ne sonne pas toujours juste, même si, à sa décharge, le registre dans lequel elle évolue n’est pas aisé !
Chaque musicien s’exprime dans sa sphère en paraissant déconnecté des autres, le tout forme parfois une joyeuse cacophonie, qui n’entame pourtant pas le moral du public, qui danse sur cette musique très festive.
Ils nous offrent toutefois un sympathique interlude acoustique, qui nous laisse penser que le potentiel est là. Nous resterons un peu sur notre faim, parce que ça fourmille d’originalité et de bonne idées, mais ils ne sont hélas pas dans un bon jour, ou alors pas encore prêts pour la scène…
Après un changement de plateau plutôt long, voilà que démarre HAEREDIUM à 21h30 avec une intro à la « western ». Le registre du groupe est un cran nettement au-dessus, à la Koorpliklani, mais pas que, tant les influences sont diverses. Ce sera la très bonne surprise de la soirée. Nous avions déjà été en contact avec ce groupe, mais n’avions jamais collaboré ensemble, principalement parce que la couleur musicale ne cadrait pas avec les manifestations que nous avions alors organisé, et nous n’avions pas vraiment pris le temps de nous pencher davantage sur ce groupe. Lacune rattrapée ce soir, et avec beaucoup de plaisir ! La basse est audible et bien ronde. Le chant en français nous fait penser à du Malemort au niveau du timbre. Alexia la claviériste joue également de la flûte, ses instruments viennent contrebalancer joyeusement les autres instruments plus lourds. L’ensemble est équilibré, cohérence et maîtrise sont de mise. On trouve même quelques touches de symphonique et d’épique, dans leur registre, par moment soutenu, ou encore des influences irlandaises à la Dropick Murphys ! Stéphanie (Pyrah), en robe et cape d’époque, les accompagne sur « Ride On » de Cruachan, et « A Rose for Epona » d’Eluveitie ! Pour conclure, un nouveau chant en français, qui me fait penser aux chansons à boire de Tournée Générale, avec de l’accordéon au clavier sur un rythme effréné ! Un groupe à suivre.
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Avec les nordiste de LAPPALAINEN, on passe dans le death à la Eluveitie, et autres multiples influences. L’ensemble est cohérent, tonique. Le côté « obscur » du death est allégé par la flûte que joue l’un des guitaristes en alternance avec sa gratte ; Le rythme est soutenu, et donne envie de headbanger, ce dont plusieurs spectateurs ne se privent pas ! Le chanteur alterne curieusement un chant grawl grave et aigu. (Et eux aussi l’Oréal, ils le valent bien… Pardon, je m’égare …) Dommage qu’ils ne bénéficient pas d’une meilleure sono, la basse semble couvrir la guitare ; et la flûte mériterait d’être davantage mise en avant. Signe qui ne trompe pas, Philippe a rejoint le 1er rang, celui des « gigoteurs », et ça, ça veut dire que ça bouge bien ! Paris gagné pour ces Lillois qui ont réussi à séduire le public ! Le son est lourd mais harmonieux et riche avec de vraies mélodies, limite thrash par moments, c’est ça le death-folk ?
Il y a maintenant tant de condensation dans l’air que le carrelage est trempé, l’atmosphère est lourde et étouffante, le changement tombe à point nommé pour aller prendre l‘air.
Les allemands de THE PRIVATEER (Heavy Folk Metal – Fribourg en Brisgau) entrent tardivement sur scène, bien après minuit. Il y a du monde sur scène, tous déguisés en pirates. Cela a certainement une signification, mais elle m’échappe, et leur musique ne ressemble pas vraiment à … de la musique de pirates… !
Du monde sur scène donc, en tout 6 musiciens et chanteurs : deux guitaristes, une violoniste qui chante aussi lyrique, un chanteur qui grawle (mais cette fois c’est sûr, il y a des paroles !), le bassiste joue en accord sur sa 5 cordes. Malheureusement lorsque tous les instruments jouent en même temps, le volume nuit à la qualité du son, et la fatigue aura raison de notre réceptivité, nous rendrons donc les armes au bout de 3 ou 4 titres, il reste encore une heure 30 de route avant de rentrer à la maison…
Quoi qu’il en soit, nous avons passé une très bonne soirée, et ne regrettons pas du tout le déplacement. Excellente ambiance, beaucoup de bonne volonté et de bonne humeur, ce mini festival aurait mérité un peu plus d’affluence. Nous, en tout cas, on va guetter l’édition 2015 ! (Estelle & Nico)
(Extrait Newsletter # 20 – Mai / Juin 2014)